Authoritarianism in Syria with Randa Kassis

Randa Kassis, Franco-Syrian politician, journalist, anthropologist, and leading figure in the opposition to Bashar Al Assad’s Syrian regime, addresses the 5th Annual Geneva Summit for Human Rights and Democracysee below her remarks in French, followed by the English translation.

Full Remarks: French

Bonjour, je vous remercie. 

Quand on parle de la Syrie, malheureusement, ce n’est pas un sujet si simple, c’est un sujet vraiment complexe. Je peux dire qu’il est vrai que les contestations en Syrie étaient quand même pacifiques mais, au fil des mois, cette révolte s’est militarisée. Et il est vrai aussi que les jeunes qui se sont soulevés dans les rues syriennes voulaient plus de liberté, plus de l’expression, liberté d’expression. Mais il est vrai aussi, et aujourd’hui qu’on a vu quand même une expansion de fondamentalistes qui permet et qui a permis au régime d’Assad de mettre en scène son scénario adopté, parce qu’il ne faut pas oublier que le premier qui a parlé des extrémistes s’étaient Bachar al Assad. Mais malheureusement aujourd’hui on est face à cette montée-là, à ce danger, qui peut quand même prendre et que pourrait prendre le pouvoir dans l’avenir et que pourrait réprimer à nouveau alors, ne sont pas juste contre un régime dictatorial mais nous sommes quand même contre toute pensée totalitaire qui est représenté par des extrémistes ou par autres.

Malheureusement que on entend beaucoup où on va dire qu’on voit beaucoup des positions des pays qui ne voient pas vraiment ce risque-là, qu’ils essaient de minimiser ce risque. Mais si on voit la carte en Syrie et si on veut vraiment bien comprendre la situation en Syrie comme elle est, on va se rendre compte qu’il y aujourd’hui deux camps; le camp de pro-régime et le camp d’anti-régime. Et malheureusement aussi on va se rendre compte qu’il y a une rigidité dans les deux camps et celui, où les seuls perdants dans cette histoire-là ce sont les civils, ce sont les Syriens civils, que personne de ces deux camps ont souci de, et la seule perdante avec une telle destruction qu’il y ait à cause de cette militarisation aussi de la révolte et bien sûr à cause de bombardements de régime. Il y a une vraie destruction en Syrie alors qu’est fait que la Syrie la grosse perdante dans cette histoire-là où dans cette crise-là.  

Il n’y a pas de victoire. Je ne crois pas qu’il y aura de toute façon une victoire, ni de la part de régime ni de la part des opposants. Parce que on voit aussi une fragmentation dans l’opposition syrienne; l’opposition politique, l’opposition militaire. Il y a trois fragmentations dans l’opposition militaire, avant c’était l’armée libre – ce qu’on appelle la SL – après aujourd’hui il y a des rebelles et des miliciens qui sont sous le commandement de Salim Idris qui en collaboration avec la coalition nationale syrienne et on a aussi les djihadistes et des islamistes qui gagne du terrain et qui sont en première ligne et ça il ne faut pas l’oublier. 

La Syrie est divisée aujourd’hui. Alors, on a peur, il y a plusieurs scénarios pour la Syrie. On parle de la partition de la Syrie mais il y est déjà; aujourd’hui on voit la Syrie quand même bien divisée. Si on regarde la zone nord en Syrie, on va se rendre compte que la zone nord est divisée en deux. On un d’autonomie des kurdes qui ont une zone autonome qui combattent les islamistes de l’autre côté, les islamistes qui sont bien infiltré dans cette zone, ils manipulent pas mal des villes et des villages aussi dans cette zone où il y a malheureusement – on entend aussi parler – qu’ils ont pu appliquer la charia dans certains quartiers. La charia, qui n’était jamais appliqué en Syrie, c’est quand même une culture très étrange au peuple syrien. Même c`est vrai que la société syrienne et un peu conservatrice, mais c’est grâce à son histoire, grâce aussi à sa mémoire historique, à sa mémoire collective qui est basée sur sept mille ans avant Jésus Christ que le peuple syrien ne peut pas avoir, on ne peut pas adopter, une des lois inspirées ou plutôt les lois de la charia, sans oublier qu’il y a plusieurs minorités en Syrie, il y a des minorités ethniques et religieuses qui forment 35% de la population syrienne, sans parler bien sûr des sunnites qui sont pas homogènes. Si on va parler de la société sunnite en Syrie ce n’est pas une société homogène, il y a aussi des divisions dans la branche sunnite.

Les sunnites des villes ont une autre vision de la religion que les autres sunnites, des autres zones où des autres régions, les sunnites eux-mêmes il y a des soucis qui ne voient pas l’islam de la même manière comme les islamistes ou les djihadistes. Même les islamistes, alors on entend parler des islamistes modérés qui sont comme les frères musulmans ou des islamistes salafistes ou des djihadistes. Alors il y a plusieurs divisions déjà dans cette société-là.

Pour cela je crois qu’il est très important quand on veut défendre la société civile, il faut aussi pour arriver à cela, il faut adopter quand même laïcité, il faut lutter pour avoir une laïcité qui peut être adoptée par plusieurs minorités pour leur protection. Parce que c’est la seule manière de se protéger eux-mêmes. Les alaouites ne sont pas aussi, qu’ils forment 12 % de la société syrienne. Nous ne sommes pas aussi des sunnites, qu’ils ont quand même leur propre religion et qui ne peuvent même pas avoir un compromis avec les islamistes.

Alors que fait-on pour la Syrie aujourd’hui? On trouve, si on voit cette carte géographique, on va trouver que la zone côtière elle est toujours manipulé et contrôlé par le régime où il est quand même soutenu d’abord par sa communauté alaouite; ce n’est pas par amour mais c’est par crainte, par peur de cette montée islamiste qui se trouve aujourd’hui en Syrie. Il y a d’autres minorités qui le soutiennent comme des chrétiens, comme les ismaélites, comme les druzes… Tout simplement, comme je le dis je vais le répéter, c’est par crainte de la montée.

On voit la zone sud en Syrie, on va se rendre compte qu’il y a deux zones, aussi la zone druze et la zone sunnite où il y a la ville qui étaient toutes façons l’épicentre de cette révolte, Daraa et la région Orane qui sont restés laïque jusqu’à aujourd’hui. Et pour cela on peut aller vers une négociation avec le régime. Bien sûr, quand on parle de régime nous ne parlons pas que d’Assad, le régime quand même n’est pas que la famille Assad, même si en sachant que dans la famille même il y a des querelles entre les membres eux-mêmes qui ne sont pas vraiment d’accord avec ce qu’il fait, Assad. Mais ce n’est pas de famille, ce n’est pas un clan d’Assad quand on parle de régime. Il y a les institutions, il y a bien sûr l’armée syrienne, il y a aussi tous les appareils de sécurité, de sûreté nationale et autres. 

Quand on parle de négociations aujourd’hui, parce que je crois que malheureusement on n’a pas d’autre choix, l’armée ou ceux qui veulent les autres opposant d’armé c’est révolte là, malheureusement en armant cette révolte ça veut dire on va arriver encore un nombre beaucoup plus qu’aujourd’hui. On est à 70 mille victimes en Syrie. En armant la révolte on peut arriver facilement, on peut augmenter le chiffre beaucoup plus facilement qu’aujourd’hui. En armant encore c’est révolte, on aura plus de destructions en Syrie. Ça veut dire, la voix ou la solution militaire n’est pas une vraie solution. Alors on n’a qu’une seule –– moi je crois – on a un seul chemin à faire; c’est adopter la solution politique. Il faut aujourd’hui que les pays, que la communauté internationale, soit prendre un engagement envers ce peuple-là, envers ces civils et ont entamé aujourd’hui des négociations ou avoir un grand compromis international entre les grands joueurs internationaux qui sont dans la région, comme la Russie et les États-Unis. En arrivant à cela, si on arrive vraiment à avoir un compromis international, on arrivera après à avoir aussi un compromis national qui peut réunir toutes les composantes syriennes. On arrivera aussi à inclure les alaouites dans ce conflit et je crois aussi qu’avec cette solution ne sera très simple et on pourra l’appliquer vraiment de temps. Mais je crois qu’on peut entamer des négociations avoir un cessez-le-feu, un compromis ou plutôt un consensus entre même la rébellion qui se trouve dans la zone sud et le régime, avoir un cessez-le-feu de deux côtés, un arrêt par exemple de demander aussi au régime, et je crois qu’il y a plusieurs des responsables dans ce régime qui sont d’accord pour ça, pour arrêter l’armement origine et l’armement aussi de rébellion pour arriver après petit à petit à négocier avec les autres zones où la rébellion d’autres zones. 

Voilà c’est ça ce que je peux dire pour la situation en Syrie, je crois que c’est bon.

Je vous remercie.

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Full Remarks: English Translation 

Hello, thank you very much.  

When we talk about Syria, unfortunately, it’s not such a simple subject, it’s really complex. I can say that it’s true that the protests in Syria were peaceful, but as the months went by, the revolt became militarized. And it’s also true that the young people who rose up in the Syrian streets wanted more freedom, more expression, freedom of expression. But it’s also true, and today we’ve seen an expansion of fundamentalists that allows and has allowed the Assad regime to stage its adopted scenario, because let’s not forget that the first person to talk about extremists was Bashar al Assad. But unfortunately, today we’re faced with this rise, this danger, which can and could take power in the future and could repress again, so we’re not just against a dictatorial regime, we’re against any totalitarian thinking represented by extremists or others.

Unfortunately, we hear a lot, or we’ll say that we see a lot of various positions from countries that don’t really see this risk, that they’re trying to minimize it. But if you look at the map of Syria, and if you really want to understand the situation in Syria as it is, you’ll realize that there are two camps today: The pro-regime camp and the anti-regime camp. The only losers in this story are the civilians, the civilian Syrians, whom no one in either camp cares about, and the only loser is the destruction caused by the militarization of the revolt and, of course, the regime’s bombardments. There is real destruction in Syria, which makes it the big loser in this story or in this crisis. 

There is no victory. I don’t think there will be a victory anyway, either for the regime or for the opposition. Because we’re also seeing fragmentation in the Syrian opposition: The political opposition, the military opposition. There are three fragmentations in the military opposition: Before, it was the Free Army – what we call the SL – then today there are the rebels and militiamen under the command of Salim Idris, who is working with the Syrian National Coalition, and then there are the Jihadists and Islamists who are gaining ground and who are on the front line, and we mustn’t forget that.

Syria is divided today. So, we’re afraid, there are several scenarios for Syria. There’s talk of the partition of Syria, but it’s already here; today we see Syria divided. If you look at the northern part of Syria, you’ll see that it’s divided in two. On one side are the Kurds, who have an autonomous zone and are fighting the Islamists on the other. The Islamists have infiltrated this zone and are exploiting quite a few towns and villages in the area, where they have unfortunately been able to apply Sharia law in certain districts. Sharia law, which has never been applied in Syria, is a very alien culture to the Syrian people. Even if it’s true that Syrian society is a little conservative, it’s thanks to its history, its historical memory, its collective memory based on seven thousand years before the appearance of Jesus Christ, that the Syrian people can’t have one of the laws inspired by or the laws of Sharia law themselves. We must not forget that there are several minorities in Syria, ethnic and religious minorities that make up 35% of the Syrian population, not to mention of course the Sunnis who are not homogeneous. If we talk about Sunni society in Syria, it’s not a homogeneous society; there are also divisions within the Sunni branch.

Sunnis in the cities have a different vision of religion than other Sunnis, in other areas or other regions. The Sunnis themselves are concerned that they do not see Islam in the same way as Islamists or Jihadists. Even the Islamists – we hear about moderate Islamists who are like the Muslim Brothers or Salafist Islamists or Jihadists. So, there are already several divisions in this society.

That’s why I think it’s so important when you want to defend civil society, to adopt secularism, to fight for a form of secularism that can be adopted by several minorities for their protection. Because that’s the only way they can protect themselves. The Alawites are not either, they make up 12% of Syrian society. We’re also different from the Sunnis, who have their own religion and can’t even compromise with the Islamists.

So, what are we doing for Syria today? If you look at this map, you’ll see that the coastal zone is still manipulated and controlled by the regime, which is supported first and foremost by its Alawite community – not out of actual support, but out of fear – out of fear of the rise of Islam in Syria today. There are other minorities who support them, like the Christians, the Ishmaelites, the Druze… Quite simply, as I say, I’ll say it again, it’s out of fear of the rise of Islam.

If we look at the southern part of Syria, we’ll see that there are two zones, the Druze zone and the Sunni zone, where the town at the epicenter of the revolt is located, Daraa, and the Orane region, which has remained secular to this day. And that’s why we can move towards negotiations with the regime. Of course, when we talk about the regime, we’re not just talking about Assad; the regime isn’t just the Assad family. We know that within the family itself there are quarrels between members who don’t really agree with what Assad is doing. But it’s not a family, it’s not an Assad clan when it comes to the regime. There are institutions, there is of course the Syrian army, but there are also all the security, national safety, and other apparatuses. 

When we talk about negotiations today, I believe that unfortunately we have no other choice. The army or those opposing the army, unfortunately by arming the revolutionaries we are going to reach a much higher number of fatalities. We have 70,000 victims in Syria today. By arming the revolt, we will easily increase the number. By further arming the revolt, we’ll see more destruction in Syria. This means that the military solution is not a real solution. So, there’s only one way – I think – there’s only one way to go, and that’s the political solution. Today, countries, and the international community, have to make a commitment to these people, to these civilians, and today they have to start negotiations or reach a major international compromise between the major international players in the region, such as Russia and the United States. If we can really achieve this international compromise, then we’ll also be able to achieve a national compromise that can bring together all Syrians. We’ll also be able to include the Alawites in this conflict, and I also believe that this solution will be very straightforward, and we’ll be able to implement it in real time. But I believe that we can begin these negotiations with a ceasefire, a compromise, or rather a consensus between even the rebellion in the southern zone and the regime, with a ceasefire on both sides, with a halt, for example, to ask the regime ­­– and I believe that there are several leaders in the regime who agree with this – to stop arming the rebellion, so that we can then gradually negotiate with the other zones or the rebellion in other zones. 

That’s all I can say about the situation in Syria.

Thank you very much.

Speakers and Participants

Randa Kassis

Syrian politician, journalist and President of the Movement for a Pluralistic Society

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